Que m’apprend le Covid ? Comment je le transforme en opportunité dans mon quotidien et l’Avenir ? Passer de la peur à l’espoir alors que l’ennemi numéro 1 est là, que la guerre est déclarée. J’entends partout : “il faut se protéger”. Médias et politique nous rappellent à la prudence, au danger, au confinement, à l’isolement, aux gestes barrières. Le champ lexical de la peur est là, partout, occuppant le terrain. Me protéger de quoi ? De qui ? Je suggère un chemin, au fil des jours, du déconfinement, et des clés pour passer de la peur à l’espoir… Et pour démarrer ce voyage, je propose d’identifier la place de la peur aujourd’hui, d’en comprendre les mécanismes, d’évoquer les pistes d’accompagnement qui viendront la remplacer par l’espérance et la joie.
Peur : qui es tu ?
… La peur est une émotion présente partout dans le contexte du Covid. Elle s’exprime dans l’appréhension de la reprise du travail, la peur d’être contaminé.e, d’être à nouveau bousculée voire envahie par le rythme extérieur… l’appréhension que tout recommence comme avant le confinement avec un rythme métro boulot dodo insensé…
La peur est le virus qui peut contaminer la joie du dehors avec le poids de la distance sociale renforcée par les gestes barrières tels que les fameux “1 mètre à respecter entre deux personnes” ou le port de masques, le rappel systématique du lavage des mains au gel hydro alcoolique. La peur a ce potentiel de contaminer la joie des enfants, tristes de ne plus pouvoir jouer dans la cour de récré. Cette émotion est susceptible de contagionner des collaborateurs résistants, malheureux de ne voir “en vrai” qu’une partie de leurs collègues. Elle a le potentiel de faire craindre au DRH compétent de ne pas arriver à accompagner l’angoisse dans l’entreprise. Elle est capable de flétrir une mère de famille en la souillant d’une sensation de ne pas être à la hauteur pour assumer un travail modifié, un télétravail dans lequel elle manque de repères, un rythme d'école modifié, des masques à ne pas oublier, à laver…
Dans votre travail, votre famille, en vous même, quelle place occuppe t’elle ? Quelles sensation le déconfinement a t’il généré dans votre environnement ? Les vacances sont terminées, le rythme reprend, les embouteillages, le travail ou chômage partiel, les impôts...
Emotion, quand tu nous tiens...
La peur n’est qu’une émotion qui a besoin d’être nommée pour se dissoudre. D’une part, elle s’évacue lorsque je l’accueille, que j’accepte de la reconnaître, de la nommer, lui donner une forme pour lui permettre justement de ne pas prendre toute la place.
Elle est bien là, cherchant à prendre toute la place, ce petit moi de l’ego qui envahit surtout l’intérieur (le mien, le vôtre ?) et que parfois, je ne perçois qu’à l’extérieur. Et vous, où est la peur dans votre vie aujourd’hui ? Je vous invite à la localiser, à l’identifier, à l’associer aux événements ou aux situations qui la provoquent, afin de la remettre à sa place. Peut être constaterez vous qu’elle n’occuppe pas tout l’espace, qu’à certains endroits il y a de la joie, du partage, du rire, de la connexion aux autres. Ou peut aussi observerez vous qu’elle n’apparait que dans certaines situations spécifiques, telles que sortir dans la rue, faire ses courses. Et peut être aussi que “les autres” que vous croisez sont des êtres humains comme vous, traversés par une peur… inutile !
Remettre la peur à sa place
Ensuite, dans l’accueil de cette peur, je peux trouver des clés pour la comprendre et l’accepter. Peut être qu’elle m’amène à entrer en résonnance avec des peurs qui ne m’appartiennent pas, mais qui appartiennent en réalité à la souffrance de membres de ma famille qui l’ont subi, pendant la guerre, l’exil, ou toute autre situation de drame ? Ils se rappellent à ma mémoire ainsi, pour me permettre de le résilier. il est possible également qu’elle ne soit localisée que sur certains comportements ou attitudes qui viennent réveiller des conditionnements, des blessures personnelles. Et j’ai alors le potentiel et les outils pour m’en libérer, par une approche des constellations et du coaching.
Que fais je ?
Alors quel choix ais je face à ce Covid, avant, pendant, après, tout le temps ? Aucun autre choix que de le regarder ce virus, et le remettre à sa place. D’abord, je me rappelle que l’épidémie n’est pas nouvelle : la peste, le choléra, ou encore en 1955 la variole à Vannes… L’histoire rappelle son poids, et avec elle, aujourd’hui, elle manifeste la dualité : celle du virus qui vient jusqu’à nous car d’autres barrières écologiques ont déjà été franchies, par l’action de l’homme. L’Homme occidental (et la femme, bien sûr, je ne m’exclue de rien, je m’inclus à l’humain) a choisi de vivre aujourd’hui dans un rythme de croissance, dans la quête du pouvoir sur le vivant et la Nature. Il y a peu de temps encore, la mode fut au “travailler plus pour gagner plus”. Nous voyons aujourd’hui la recherche de “ressources alternatives”. Le vivant se rappelle à moi : le besoin de liberté, de croissance, de grandir… et je n’ai pas d’autre choix que de regarder ce Covid, avec tout ce qui l’accompagne, sans pour autant plonger dedans.
Liberté ou lien ?
In utéro, j’étais tranquille, dans le ventre de ma mère, satisfaisant deux dynamiques fondamentales propres à l’humain : croître, grandir librement, et en même temps me sentir en sécurité, nourrie, connectée et reliée à l’amour maternel. Depuis la naissance, ce cordon coupé m’amène à chercher tout le temps cet équilibre entre le lien, l’appartenance d’une part, et l’individualité, l’autonomie, la liberté d’autre part. La conscience collective des temps très anciens où l’homme, en survie, était seul face à la nature, a cru avec une conscience d’appartenance au groupe pour survivre, en tribu, en nation, en communauté religieuse. Et la nouvelle époque a amené plus d’autonomie, de liberté, d’individualité, avec l’affirmation de soi, tant positive (plus besoin d’être apatride ou excommuniée pour être différente, ouf !) qu’egotique (je m’affirme, je prends le pouvoir, au détriment de l’autre parfois, de la Nature aujourd’hui).
Lliberté ou Sécurité ? les deux mon général
L’étape suivante dans l’évolution de la conscience est celle de l’amour, du lien communautaire aux autres. Le Covid illustre ces initiatives, nombreuses, individuelles ou collectives, qui viennent soutenir le lien, au nom de la survie. Une usine qui s'est créée avec une rapidité incroyable, en Gironde, où un hangar a été transformé un immense atelier de couture pour produire des centaines de milliers de masques en tissu contre le covid-19. Le maire de la Ville qui enregistrait en toute humilité un audio pour expliquer simplement la logistique et l’énergie mises en oeuvre dans la commune pour déconfiner progressivement, et reflète ce lien communautaire qui nous unit. Des particuliers qui pendant le confinement ont cousu, donné des masques. Des Associations de Maintien pour l’Agriculture Protégée qui ont maintenu les distributions en trouvant des alternatives pour que chaque adhérent ait ses légumes, interpellant la solidarité humaine. Des crèches qui se maintiennent, des écoles qui réouvrent, des entreprises qui s’organisent pour maintenir le lien malgré les mesures sociales lourdes à mettre en oeuvre (et à vivre). Sans oublier ceux qui sont toujours sur le front à soigner, à nourrir, pendant tout ce temps du confinement et qui continuent de prendre soin des autres. La solidarité, la créativité, le lien social existent. Et je peux y porter de l'attention, m'en réjouir, y contribuer, les faire grandir.
Comment ne pas entrer en résistance ?
Cette envie de mettre au service, je l’ai vécu comme “oser laisser exister l’essentiel”. J’ai envie de le faire vivre, de relier cette observation d’un frémissement à la matière déconfinée. Continuer ce choix de grandir autrement, dans le respect du vivant, de la solidarité, pour une "écolonomie" ou le changement est facilité par l’intelligence collective. Cet espace où le groupe, par la force des individus, vient écouter les émotions, les accueillir, mobiliser les désirs individuels et collectifs, les idées riches de chacun.e et de tous, leur capacité de mise en mouvement, pour créer, construire et contribuer à l’équilibre et au soutien dans une famille, une école, une ville, une entreprise plus grande, plus humaine, plus responsable, plus engagée. Remplacer la peur par l’amour. En conclusion, j’ose laisser exister l’essentiel. Je change, et ça change le monde autour de moi… Et vous, en me lisant, la peur, où est elle passée ? Qu’est ce qui a changé ?
Pour mieux gérer la rentrée, comprendre les émotions, les accueillir :
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