Du rôle imposé à la danse libre : libérer son être
- Anne-ghislaine Anquetil

- 4 sept.
- 6 min de lecture

Un chemin de conscience pour passer du rôle joué à la présence authentique
Depuis toujours, les humains connaissent le masque. Dans les rituels anciens, il liait l’homme aux esprits. Dans le théâtre grec, il amplifiait la voix et révélait le destin.Le masque n’était pas une tromperie : il était un pont entre l’invisible et le visible.
Aujourd’hui encore, nous portons ces masques intérieurs.Ils ne sont plus faits de bois ou d’argile, mais de sourires figés, de silences retenus, d’armures polies. Ils ne sont pas des mensonges : ils sont des gardiens. Et le chemin de développement spirituel est de conscientiser ces masques et de cristalliser l'énergie qui se cache dessous, pour libérer la puissance authentique de notre Etre. Avec un parcours autour du consentement et du triangle de karpman, en s'appuyant sur le tantra, la communication consciente, le kundalini yoga et les constellations systémiques, les masques tombent !
L’intention des masques
Chaque masque naît d’un serment d’amour. Il protège l’enfant que nous étions, lui permettant de survivre.
Le Guerrier cache une sensibilité à fleur de peau.
Le Sage recouvre la peur du rejet.
Le Parfait cherche l’approbation.
Le Clown dissimule une tristesse profonde.
La Gentille maintient la paix autour d’elle.
Leur intention est toujours bienveillante. Mais à force de les porter, nous oublions qui nous sommes en dessous.
Claire, la Gentille
Enfant, Claire vivait dans un foyer rempli de cris. Pour survivre, elle a choisi le masque de la Gentille : sourire, apaiser, se taire pour éviter le conflit.
Adulte, elle continue à dire « oui » quand son cœur crie « non ». Ce masque l’a sauvée, mais il l’empêche aujourd’hui de se dire vraiment. Le danger : se perdre dans la complaisance, s’épuiser à porter les autres. Elle passe son temps à faire à manger pour tout le monde, à rendre service, à répondre à des demandes sexuelles pour faire plaisir, à accepter du travail qui ne lui convient pas. Le burn out n'est pas loin... Claire, avec un travail de connaissance de soi, peut conscientiser peu à peu ce masque, le sentir dans son corps, à la fois les signaux qui indiquent sa présence et les effets sur son niveau d'énergie, pour mieux s'en libérer. Elle peut également venir explorer les énergies comprimées sous ce masque, les libérer dans un cadre sécure pour accéder à ses élans personnels, à son authenticité, à son autonomie et son affirmation.
Julien, le Sage
Julien, lui, a grandi dans une famille où l’on se moquait de ses maladresses. Alors, très tôt, il a pris le masque du Sage : observer, réfléchir avant de parler, devenir celui qui « sait » pour ne plus être humilié.
Adulte, Julien impressionne par son calme et ses analyses. Mais derrière ce masque, il cache une peur viscérale : celle d’être jugé, ridiculisé.Sa sagesse apparente devient une prison : il n’ose plus montrer ses doutes, sa spontanéité, sa joie enfantine. Le chemin de conscience de Julien, quelque soit l'approche qu'il choisit, l'amène peu à peu à oser être clown, à oser s'exprimer, à libérer sa voix et son corps, à lâcher son mental, à se donner de la valeur quelque soit le regard porté sur lui, et progressivement à accéder à un
L’émotion comme indicateur d’entrée dans le mode automatique
Il est impossible de résister à l’invitation à rentrer dans le jeu sans avoir conscience de soi ! En étant plus à l’écoute de nos émotions, il devient facile de se repérer en train d’entrer dans le jeu. En colère, honteux, coupable ? Toutes les déclinaisons émotionnelles associées sont autant d’indicateurs qui nous renseigneront sur les invitations qui nous sont faites d’entrer en mode automatique.
Ignorer consciemment l’invitation et assumer pleinement son rôle
Selon Karpmann, le triangle dramatique nous place dans le conflit en faisant appel automatiquement au masque développé, souvent depuis l'enfance. Ce masque s'associe à une place où nous allons alternativement jouer le rôle du sauveur, du persécuteur ou de la victime. Tant que nous ne répondons pas répondu à l’invitation à rentrer dans le triangle (de Karpmann), nous avons la liberté d’utiliser nos qualités pour le bien de la relation et pour sortir grandi de la situation potentiellement conflictuelle.
Le Persécuteur ne persécute plus car il sait revendiquer ses besoins. Il apprendra à se valoriser tout en valorisant l’autre. Il protégera l’autre dans sa vulnérabilité et l’autorisera à se challenger. Il va privilégier l'autonomie et la responsabilité. Il va apprendre à offrir en acceptant un non, à proposer sans attentes.
La Victime s'empuissance car elle a conscience de sa vulnérabilité, elle apprendra à ne pas la généraliser et identifier ses « vrais » problèmes et ses « vraies » tares. En s’autorisant à se faire confiance elle apprendra à oser formuler un aide circonstanciée et à se prendre en charge. Elle privilégie le "prendre soin" et "prendre" ou "accepter de recevoir" au sacrifice.
Le Sauveur se libère par un sincère souci de l’autre et à de la compassion. Il aidera de façon pertinente (y compris lui-même) en apprenant à valoriser les potentiels de la Victime en l’aidant à formuler précisément sa demande pour créer ainsi l’autonomie et non la dépendance.
Le chemin du dévoilement
Le travail n’est pas de détruire ces masques.Ils font partie de notre histoire, ils nous ont protégés. Le chemin, c’est de les voir, les honorer, puis les déposer.
Comme après une cérémonie, quand l’acteur retire son masque et redevient lui-même.
Pas à pas :
Voir le masque quand il s’avance.
Reconnaître l’enfant qu’il a sauvé.
Remercier son intention bienveillante.
Oser respirer sans lui, même quelques instants.
Symboliquement le triangle de Karpman est alors inversé pour que sa base soit solide, stable et que chacun d’entre nous puisse y trouver sa propre stabilité.
Le secret des 4 mythes et la valeur du consentement
Taibi Kahler, qui a développé le modèle process communication (PCM) considère cette découverte des quatre mythes comme étant l'une de ses découvertes les plus importantes :
"Je crois que je peux te faire te sentir bien émotionnellement"
"Je crois que je peux te faire te sentir mal émotionnellement"
"Je crois que tu peux me faire me sentir bien émotionnellement"
"Je crois que tu peux me faire me sentir mal émotionnellement"
Ces mythes reviennent à donner un "pouvoir" à quelqu'un ou à soi-même qui n'est que pure croyance. Chacun des 3 rôles du Triangle dramatique a intégré au moins un de ses mythes très profondément, sans jamais avoir même eu l’idée de commencer à le remettre en cause. En effet, les 2 premières croyances présupposent que sans demander à l’autre son consentement, je puisse avoir le pouvoir sur son état émotionnel. Les 2 dernières présupposent que l’autre aurait le pouvoir, sans m’en demander l’autorisation ou la simple participation, de modifier mon état émotionnel pour le meilleur comme pour le pire.
De bonnes questions à se poser ?
Quel signe de mon corps révèle un masque ?
Quel mythe me meut ?
Quel mythe me met en mode automatique ?
Pour ceux qui ont les "qualités" du Sauveur. Avant de rendre service, se demander : y a-t-il une demande clairement formulée ? Qu’est-ce que l’on attend de moi au juste ? Est-ce que j’ai la compétence pour aider ? Est-ce que j’ai la disponibilité ? Est-ce que j’ai vraiment envie ?
Pour ceux qui ont les "qualités" du Persécuteur : avant d’agresser et de critique, se demander : Comment puis-je l’aider à se challenger ? Comment l’autre peut regarder la situation ? Qu’est-ce qui me confirme que son attitude est vraiment dirigée contre moi ? Comment puis-je exprimer ma puissance ? Quand j’exprime ma colère, où est vraiment ma puissance ?
Pour ceux qui ont les "qualités" de la Victime : Avant de geindre et se plaindre, se demander : En quoi cette attitude va-t-elle « magiquement » m’aider ? Comment puis-je me prendre autrement en charge dans la situation qui me préoccupe ? Que suis-je en train de généraliser pour voir les choses comme cela ? Où puis-je demander de l’aide ? À qui puis-je demander de l’aide ? De quoi ai-je vraiment besoin pour sortir de cette situation ?
Au-delà du masque
Quand le masque tombe, il ne reste pas le vide.Il reste le visage nu, vulnérable mais lumineux.Il reste la vérité vivante : un être libre de danser, sans rôle imposé.
Exercice pratique
La prochaine fois que vous sentez un masque se poser sur vous :
Faites une pause. Observez si le cadre est sécure pour une introspection et choisissez d'explorer ou de noter dans un coin pour revenir à ce masque ultérieurement.
Pour l'explorer, demandez-lui : « Que veux-tu protéger en moi ? » et référez vous au processus de questionnement indiqué plus haut
Écoutez la réponse.
Puis, en conscience, choisissez : garder le masque un instant… ou l’ôter doucement, pour laisser apparaître votre vrai visage.
osez explorer le visage, quel que soit sa forme, laissez vous traverser par les émotions et les sensations présentes.
revisitez la situation dans laquelle le masque était manifeste depuis cet état de conscience modifié et observez les changements
n'hésitez pas à nous partager vos vécus, ou à venir faire tomber les masques ensemble, avec le Tantra, les constellations, le coaching et le yoga !




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